Lieu: Le numérique et nous
Samedi 07.09.2024, 18:00-19:00

Une conférence de Stéphanie Pahud, linguiste, maître d’enseignement et de recherche en Lettres à l’Université de Lausanne.
Dans l’imaginaire collectif contemporain, les écritures numériques (SMS, messages WhatsApp, posts sur les réseaux sociaux, textes générés par des agents conversationnels) sont couramment associées à l’appauvrissement, au conformisme, au conditionnement, à la manipulation, au narcissisme, à l’artificialité, à la déshumanisation, à la perte de sens et des sens, à la langue de bois, au fake, à l’infobésité, à la (cyber)violence, …
Et si l’on prêtait une autre attention aux particularités des pratiques décriées qui conduisent à ces représentations sans appel dysphoriques, à de hâtives manifestations de panique morale et à nombre de replis désabusés dans la sobriété numérique? Si l’on profitait des expériences possibles offertes par les écritures numériques pour (re)penser et (re)vitaliser notre rapport au langage et aux langues? Si l’on considérait que ces expériences sont autant d’occasions de stimuler notre créativité, notre puissance subversive, mais aussi la conscience de notre responsabilité citoyenne d’acteurs·rices sociaux·ales? Autrement dit: faute de pouvoir dépassionner certains débats, si l’on se demandait, dans une perspective éthique, comment repassionner nos performances langagières connectées?